L'arrivée de Topaze -1-

Le réveil...

"Où suis-je?.."

Topaze se relève lentement en gémissant d'un sourd mal de crâne. Je regarde où je me trouve... Une caverne, glaciale et humide mais les gouttes ont gelées au plafond même... Dehors il fait jour et je m'éloigne de ma couche naturelle, sortant dans le froid des glaces éternelles du royaume des Esprits... Plissant les yeux, je cherche a me repérer dans ce milieu hostile et immobile, sans y arriver... Je cherchait donc à restituer une mémoire apparemment inexistante afin de découvrir la raison de m présence ici-même... Sans y parvenir non plus. "mal barré moi..." me dis-je à moi-même. soudain, le gargouillement d'un ventre qui n'as pas été nourri depuis trop longtemps me ramène à la réalité: manger. Je m'éloignais donc, en quête d'une quelconque proie à chasser et manger....

J'arrive dans une vallée un peu protégée de la neige, cherchant encore une proie apparemment imaginaire. Je suis tombé sur une petite forêt de conifères -surement les seuls arbres pouvant survivre à ces conditions de vie extrême. Où mon espoir se raviva. Je partit donc sous le couvert des arbres, près de la falaise afin d'avoir une vue un peu plus haute et mieux repérer une potentielle proie. Me glissant silencieusement entre les arbres et rochers, prudent, je me trouvais une clairière où un petit ruisseau coulait. je me mis donc en hauteur, caché dans les rochers la surplombant. et attendis.
Quelques heures s'écoulèrent... Toujours rien, pas un frémissement, rien...
Entendant un bruit derrière moi, je me retournait alors vivement en ressentant une sourde douleur à mon arrière train et, palpant pour voir une possible blessure, j'eus peur: Une queue d'où tombait encore quelques flocons était la cause de cette douleur, surement en cognant contre la dure roche enneigée lors de mon volte-face... Retenant alors un gémissement où se mêlaient inexplicablement soulagement et peur, je me remis a surveiller la zone, ancré profondément dans mes pensées, me demandant quelles étaient mes véritables origines pour m'avoir doté d'une queue...

Le temps passant, je finit par m'apercevoir enfin que le royaume était aussi bien désert de vie humaine que de faune et je me rabattit alors sur l'écorce des arbres environnant, dégouté du gout infect de cette nourriture végétale. Une fois l'estomac calmé je me mis en route, cherchant, par monts et par vaux, une frontière a cet endroit maudit, afin de retrouver une activité humaine dans quelque signes de civilisation...

*****

Les oiseaux volent, les humains se perdent...

Mon périple aura duré quelques jours avant que le froid ne commence à s'atténuer faiblement, prouvant ainsi peut être une fin à ce calvaire constitué de glace et d'écorce gelée... Ces quelques jours, je les ai passé à marcher inlassablement, me reposant peu pour atteindre le plus vite possible un endroit où la vie aurait repris ses droits. Le froid n'est pas si terrible que ça au royaume des esprits, du moins, c'est mon avis! (n'ayant pas d'eau je ne peux me laver sans attraper une pneumonie donc je n'ai pas encore découvert la couche fine et douce de fourrure recouvrant mon torse, me protégeant du froid).

L'air commençait donc à se réchauffer mais aussi à s'alourdir d'une odeur pestilentielle et macabre, je la reconnus tout de suite, c'était celle de la mort. J'arrivais presque au premier endroit sans neige quand je trébuchais à cause d'un obstacle recouvert de neige justement, je me retournai et, curieux de savoir ce que c'était, commença à enlever la neige le recouvrant. Un cadavre. Un cadavre d'homme-insecte d'élite de la première invasion (d'où je tient son nom, je ne le sais pas) déchiqueté, gelé et pourrissant. Voilà d'où venait cette odeur incongrue. Ceci est un véritable cimetière de cadavres. Surement une attaque d'Amecareth au temps où il ne connaissait pas encore le continent d'Enkidiev. (mais quels sont ces souvenirs?) Détaillant le paysage du regard, mon hypothèse se trouva confirmée, ça et là pourrissaient des cadavres aux cranes défoncés, aux poitrails ouverts par quelques charognards, tous dégageant une odeur horrible. Je pris la fuite en courant espérant échapper à cet endroit et cette odeur de cauchemar qui me colle à la peau tel un spectre d'horreur.

"le royaume des Esprits est au nord d'Enkidiev, c'est un plateau si haut qu'il y règne un froid éternel. Sous sa croute se situe un réseau de grottes inextricable et inconnu dont personne ne sais rien."
Voici ce dont je me souviens de ce royaume, il me faudrait donc avancer vers le sud pour arriver au bord de ce plateau et descendre vers des contrées plus hospitalières. Je regardai le soleil qui en était à son plus haut point dans les cieux et me mis en marche dans le sens opposé.

Plusieurs jours s'écoulèrent encore comme les précédents, le froid restant statique, l'air comme figé et la monotonie comme immuable... La fin de ce calvaire approche, pourtant, mais dans un monde immobile.

*****

Quand on voit un grand trou, généralement, on évite de sauter...

Courant à travers le froid, je remarque que la végétation se fait de plus en plus rare, que la lumière se fait de plus en plus intense aussi et que je commence a pouvoir distinguer le ciel des nuages. J'en déduis donc que j'approche du bord et je ralentis le pas pour ne pas être surpris et ne pas tomber par inadvertance. ce qui arriva quand même.'-' en effet, j'en suis tombé à la renverse quand les arbres ont soudainement laissé place à une étendue glacée d'une trentaine de mètres précédant une falaise qui descend à pic sans le moindre point d'accroche stable. Pris de vertige je risque de tomber à rester si près du bord du trou alors je m'éloigne le temps de trouver une solution pour descendre...

Durant une heure que je cherchais la solution, une idée me vint tout à coup, celle de continuer de chercher mes souvenirs enfouis dans ma mémoire pour peut être y déceler un indice de mon ascension! Je me mis donc en quête d'indices. Après quelques heures de méditation intense et douloureuse, un déclic se fit dans mon esprit, respirant difficilement je m'évanouis subitement...

une lumière chaude et diffuse autour de lui... Il y a une douce chaleur ici... Une Tanière?.. Une odeur familière... La faim se fait sentir alors il couine doucement... Une truffe douce et humide le pousse doucement vers une des mamelles et il se met à téter sans penser à quoi que se soit d'autre... Quelques années après: Il marche dans les rues primitives et ensoleillées de sa communauté, le pas léger... Une gentille et douce femme au visage perdu dans les ténèbres des souvenirs l'attends à l'autre bout du marché, lui tendant la main pour l'inciter à venir... "c'est bien mon fils, allez, ton père nous attends" lui dit-elle en commençant à marcher en dehors du village vers la forêt... Puis, comme si tout était naturel, lui et sa mère se métamorphosèrent en loup (le petit était blanc, la louve était argentée) une fois à l'abri des regards et s'enfoncèrent dans les bois cote à cote en trottant silencieusement en suivant une piste invisible à l’œil humain... Une odeur âcre... des tâches rouges sur les plantes des alentours et un pressentiment d'horreur et de danger les alertèrent...

Je sort de sa transe en sursaut, trempé de sueurs froides et le cœur totalement affolé, je reste donc allongé dans la neige en tentant de me calmer. J'y arrive finalement au bout d'une demi heure. Comment de temps à duré cet état? Il me semble n'avoir duré qu'une demi-seconde mais le soleil est sur le point de se coucher et je ressent sa lumière avec une acuité plus précise. Pensant à ce qui venais de se passer, je me rend compte que le petit loup avait la même queue que moi et en déduis que ces souvenirs étaient les miens. Qu'avait-il bien pu se passer pour que l'urgence me presse ce jour là? Quoi qu'il en soit, ayant pris conscience de ma nature je tente alors de voir si je parviens aujourd'hui encore à me transformer... Cherchant au plus profond de moi même je parvins à visualiser qu'une sorte de "porte" bloquait l'accès à mes capacité et mentalement je tente donc de la forcer, mais la "porte" ne bouge pas. au bout d'immenses efforts motivés par la curiosité, la porte s'ouvrit un peu (très très peu) et laissa s'échapper une phrase:
"ne cherche pas à devenir loup, sois loup."
Et la "porte" se referma, me laissant avec pour seule récompense que cette phrase. j’arrêtai de la forcer et essayais de faire ce que la phrase me dictait... et me sentit tout à coup plus proche du sol
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[center]*****

Après l’ascension, la descente...

Rouvrant les yeux, je me rends compte des certains changements, quelque peu remarquable, comme la fait d'avoir une truffe ou encore d'être à quatre pattes au lieu de deux sans avoir froid aux mains qui d'ailleurs, ont disparues au profit de pattes et ma fourrure fine est devenue une jolie touffe de poils doux et blanc comme la neige sous mes pattes. M’apercevant que mes capacités sensorielles étaient tout d'un coup plus développées que d'habitude, je me mis a ré-inspecter l'endroit où je me trouve depuis quelques heures déjà et y remarque des tas de petits détails invisible à l’œil nu. comme les fissures dans les plaques de neige, l'odeur gelée de l'écorce ou encore le soufflement ténu du vent tombant de la falaise, s'échappant de ce royaume de toute sa vitesse.

Ayant pris connaissance de ces changements, je commence donc à chercher comment descendre de cette falaise qui m’empêche d'atteindre un climat plus approprié pour vivre et continuer d'explorer le sol d'Enkidiev. Je m'approche donc à nouveau du bord et cherche cette fois des corniches assez larges non pas pour un humain mais pour qu'un loup puisse l'atteindre et sauter d'étapes en étapes jusqu'en bas. Ce que je fis. Au bout de quelques minutes, je trouvais la solution, n'y avait-il pas une petite plateforme quelques mètres plus bas? Reste encore à sauter pile dessus sans qu'elle ne s'effondre sous le choc ou encore que je ne glisse et passe par dessus, courant à une mort certaine... Je hausse la tête pour regarder le ciel pour récupérer un peu de courage, et saute alors de la falaise...

Un trou de 5 mètres sauté d'un coup... l'atterrissage fut rude mais je me reçoit quand même bien sur la plateforme qui ne bouge pas, surement à la fois consolidée par la glace et la dureté d'une roche qu'aucun élément n'as usé... Une fois remis du choc, je me remis sur mes pattes et recommençait vers la prochaine plateforme et comme le premier il y eu 5 mètres environ mais ce coup-ci je pris mes précautions et préparai l’atterrissage donc le choc fut moindre, je recommençai cela encore et encore jusqu'en bas, prenant le temps de récupérer au fil de la descente lorsque mes pattes avaient du mal a me soutenir une fois de plus. (je ne voulais pas mourir, écrasé par une chute trop lourde sur le crane a cause de pattes m'ayant lâchés)...

Une fois en bas, je fus tellement épuisé que je m'endormis juste à l'arrivée et malgré les dangers peut être proches, je dormis tout mon soûl...

» .Topaze.L'Homme-Loup...
» Amyntor Firewings enflammera les chieurs. ;) (de TOPAZE)